Dn 7, 13-14 ; Ps 93 ; Ap 1, 5-8 ; Jn 18, 33b-37
Au dernier dimanche de l’année liturgique, l’Eglise nous invite à célébrer la solennité du Christ, Roi de l’univers.
Même si les pays qui restent avec les rois sont aujourd’hui rares, force est de se demander en quoi est-ce que la royauté du Christ diffère de la royauté des autres rois terrestres.
« Es-tu le roi des Juifs ? » Pilate demanda à Jésus. Et Jésus répondant par une autre question : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que les autres te l’ont dit ? »… « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici. »
En célébrant la royauté du Christ, on s’imaginerait un Jésus qui marche sur les nuées. Mais au contraire, on a un Jésus pendu sur le bois de la croix. Jésus a porté tous les insignes royaux mais autrement.
En effet, dans le Moyen-Orient antique, le roi portait généralement une couronne d’or (Ps 21, 4 ; Za 9, 16). Mais Jésus, lui, fut coiffé d’une couronne d’épines. Une lecture littérale du couronnement de Jésus par les soldats romains (Mt 27, 29 ; Mc 15, 17 ; Jn 19, 2) laisse croire qu’il s’agit là d’une dérision. Les soldats romains veulent se moquer de la prétention de Jésus à la royauté (Jn 18, 37). Alors, au lieu d’une couronne d’or, ils tressent une couronne d’épines. Et pourtant, à travers ce geste plein de sarcasme, la royauté de Jésus reçoit tout son sens. Jésus est vraiment un roi à la couronne d’épines. Sa royauté ne vise pas les honneurs comme celle d’un roi à la couronne d’or. C’est plutôt une royauté de sacrifices, symbolisés ici par les épines.
Depuis les temps anciens, chaque roi dispose d’un trône, signe manifeste de sa puissance. Le trône de Salomon, élevé de six degrés, incrusté d’ivoire et d’or traduit à suffisance sa toute majesté (1R10, 18). Jésus, le roi humble, a eu pour trône la croix. C’est en effet sur ce bois, que Jésus se révèle roi à travers l’inscription « Jésus, le roi des Juifs » (Lc 23, 38), placée au sommet de la croix. Comparé au trône de Salomon et à celui des autres rois, le trône de Jésus révèle pleinement le caractère humble de sa royauté.
Durant la passion, les soldats tournent Jésus en dérision en ces termes : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même » (Lc 23,37). Humainement parlant, être roi, c’est aussi disposer d’une force capable d’anéantir ses adversaires. C’est cela que les soldats demandent à Jésus de faire. Sauve-toi …détruis ceux qui t’ont crucifié…si tu es vraiment roi. Nos rois terrestres préfèrent que toute une population meure dans leurs places pour sauver leur vie. Pour eux, tuer une vie est une affaire très simple. Mais pour Jésus, être roi ne consiste pas à se sauver mais à mourir volontairement pour sauver les autres. Ce faisant, Jésus énonce un autre trait caractéristique de sa royauté : se sacrifier, voire mourir pour sauver les autres.
Bienaimés de Dieu, baptisés dans le Christ, nous participons à sa royauté. La fête d’aujourd’hui invite chacun à exercer ses responsabilités selon l’esprit de la royauté du Christ, à savoir l’humilité et l’esprit de sacrifices.
A.Fidèle Nshimiyimana
Paroisse MIBILIZI