Les Soeurs Clarisses à Nyamasheke : Une présence silencieuse, source de bénédiction pour le Diocèse de Cyangugu

En ce 1er mai 2025, le Diocèse de Cyangugu a vécu un moment de grande grâce et de profonde joie : l’installation officielle des Soeurs Clarisses dans la paroisse de Nyamasheke. Une communauté religieuse féminine, entièrement dédiée à la prière, au silence et à la vie cachée en Dieu. Leur arrivée constitue une bénédiction inestimable pour notre Église locale et un puissant rappel pour nous tous : la vie chrétienne prend racine dans une relation intime et constante avec le Seigneur.

Les Soeurs Clarisses tirent leur origine de Sainte Claire d’Assise, née en 1194 en Italie. Inspirée par la vie radicale de Saint François d’Assise, qui avait choisi la pauvreté évangélique et une totale dépendance à Dieu, Claire a elle aussi embrassé cette voie de dépouillement, de solitude et de prière. Aidée par Saint François, elle s’est engagée dans un mode de vie consacré entièrement à Dieu, dans la pauvreté, la simplicité, la prière incessante, la vie fraternelle et l’ascèse. Son témoignage a attiré d’autres jeunes filles, et avec l’approbation des autorités de l’Église, des monastères ont vu le jour en Europe et bien au-delà.

Au Rwanda, les Soeurs Clarisses sont arrivées pour la première fois en 1981, en provenance d’Assise en Italie. Leur premier monastère, situé à Kamonyi dans le Diocèse de Kabgayi, a été béni en 1985. Malgré certains scepticismes, de nombreuses jeunes filles rwandaises ont ressenti l’appel à cette vie cachée et priante. Le monastère de Kamonyi a vite été rempli, ce qui a conduit à l’ouverture de nouvelles fondations : à Musambira, au Burkina Faso, à Byumba (Monastère Mater Dei), et aujourd’hui, à Nyamasheke, dans notre cher Diocèse de Cyangugu.

Contrairement à d’autres formes de vie religieuse engagée dans l’éducation, la santé ou les œuvres sociales, la mission des Clarisses est invisible aux yeux du monde, mais essentielle : prier pour l’Église et pour toute l’humanité. Dans leur monastère, elles accueillent aussi ceux et celles qui cherchent un temps d’écoute, de paix et de lumière dans les moments d’épreuve. Elles vivent du travail de leurs mains, mais sans jamais laisser ce travail prendre le dessus sur leur mission première : la prière incessante.

Lors de la messe d’action de grâce célébrée pour marquer leur arrivée, l’église paroissiale de Nyamasheke était comble. Les fidèles sont venus nombreux manifester leur joie, leur soutien et leur reconnaissance. Des offrandes en nature ont été apportées comme signe d’action de grâce, et beaucoup ont exprimé leur engagement à soutenir ces Soeurs par la prière et les gestes concrets. Après cette installation, les Soeurs Clarisses vont entamer la construction de leur monastère. Elles comptent sur l’aide de tous : spirituelle, morale et matérielle.

Dans son message, Son Excellence Monseigneur Edouard SINAYOBYE, Évêque de Cyangugu, a souligné que la venue des Soeurs Clarisses est un don précieux du Seigneur à notre Diocèse. Elles nous rappellent que consacrer sa vie à Dieu, c’est reconnaître sa toute-puissance, sa grâce et son amour gratuit. Dans un monde souvent marqué par le bruit, la course au succès, et la tentation de reléguer Dieu au second plan, leur présence est un signe du Royaume de Dieu au milieu de nous. Elles nous rappellent l’essentiel : rester unis à Dieu dans la prière, dans le silence, et dans l’humilité

Chers frères et sœurs, leur vie nous enseigne quelque chose de fondamental : nous ne pouvons pas vivre sans prière. Elle est la respiration de notre âme, la source de notre force spirituelle. Que les Soeurs Clarisses soient pour nous une lumière qui éclaire le chemin de l’intériorité, et qu’à leur suite, chacun de nous redécouvre le goût de s’arrêter pour prier, pour écouter Dieu, pour habiter sa présence.

Nous prions pour que leur mission porte beaucoup de fruits. Que la Vierge Marie, modèle de prière et de silence, les accompagne chaque jour.

Bienvenue aux Soeurs Clarisses à Nyamasheke ! Que Dieu bénisse leur mission au cœur de notre Diocèse !

Préparé par Abbé Diogène DUFATANYE
Prêtre du Diocèse de Cyangugu