EPIPHANIE DU SEIGNEUR



Is 60, 1-6 ;
Eph 3, 2…6 ;
Mt 2, 1-12.

Aujourd’hui nous fêtons l’Epiphanie du Seigneur, c’est-à-dire la manifestation du Christ au monde.
Les lectures proposées à notre méditation relatent le thème d’ ‘héritage’. Dans la deuxième lecture, en effet, nous avons entendu saint Paul dire aux Ephésiens : « Grâce à l’Evangile, les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus ».
Qu’est-ce qu’un héritage ? De qui à qui l’héritage ? Un héritage est un bien légué par quelqu’un qui a plus à un autre qui n’a pas ou qui a moins. L’héritier devient le propriétaire légitime du bien légué. Les héritages sont souvent des sources des conflits, non pas parce que les testaments seraient difficiles à faire ou faciles à contester, mais bien parce que les héritages sont importants. Ils apportent un plus dans la vie des héritiers

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A toute l’humanité, Dieu a promis un héritage. La tâche qui nous incombe est de savoir comment gérer cet héritage-là. Mais avant tout, ‘Quel est cet héritage que Dieu veut nous transmettre’ ? Le prophète Isaïe dans la première lecture répond à cette question lorsque, s’adressant à Jérusalem, il dit : « Sur toi se lève le Seigneur, et sa gloire brille sur toi ». Dieu veut nous associer à sa gloire, à sa vie, et c’est par la naissance de son Fils, qu’Il a accompli cette promesse. Par le Christ, en effet, nous devenons nous aussi des fils de Dieu. Ou comme l’écrit saint Paul aux Romains : « [nous sommes des] Enfants, et donc héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ, puisque, ayant part à ses souffrances, nous aurons part à sa gloire » (Rm, 8, 17)
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Toutefois, une telle conviction porte à s’interroger : qu’en est-il de l’état du monde avant la manifestation du Seigneur ? C’est de nouveau Isaïe qui nous répond en disant à Jérusalem et donc à chacun de nous dans la première lecture : « Regarde : l’obscurité recouvre la terre, les ténèbres couvrent les peuples ». C’est un constat grave. Mais c’est là la caractéristique de notre monde. La terre est dans l’obscurité : nous sommes incapables de bien nous voir les uns les autres. Nous sommes incapables de sentir les besoins du monde. Nos peuples sont dans les ténèbres : nous ne savons pas vraiment nous aimer les uns les autres. Nous refusons d’être des hommes et des femmes justes, bons.
Dans l’Evangile d’aujourd’hui, un personnage symbolise ce monde fait d’obscurité et des ténèbres
. C’est bien Hérode. Comment ?
A) Il vit dans l’auto-suffisance : il est roi, il habite Jérusalem, il peut réunir tous les chefs des prêtres et tous les scribes d’Israël. Il est donc puissant, il peut faire tout ce qu’il veut. Et c’est par là que tout problème commence. Enfermé dans son orgueil, Hérode ne connaît pas Dieu qui pourrait remettre en question ses intérêts. Mais Jérusalem est, comme Hérode, une cité orgueilleuse, égocentrique, trop sûre d’elle-même, enfermée sur elle-même, incapable de se remettre en question. Ainsi, lorsqu’arrivent les mages avec la nouvelle de la naissance d’un roi, Hérode est « pris d’inquiétude, et tout Jérusalem avec lui ». Ne nous sentons-nous pas inquiets de devoir changer notre manière de vivre avec la nouvelle de la naissance du Christ ?
B) Il vit dans le mensonge : Hérode, dit l’évangile, « convoqua les mages en secret », puis les envoya en disant : « Quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui ». Le secret ici désigne le monde du mensonge par excellence. Hérode ne veut pas dévoiler son vrai visage, cache bien ses intentions pour qu’on le prenne pour un ami. Mais au fond, c’est un ennemi de la vie renouvelée, de la lumière, du jour. Nous autres, ne sommes-nous pas trop familiers d’un tel monde ? N’agissons-nous pas bien souvent en cachette, derrière les dos des gens pour faire mieux avancer notre cause, voire pour nuire aux intérêts des autres ?
Dieu veut que cela change. Il nous dit aujourd’hui, comme il dit à Jérusalem dans Isaïe : « Debout »

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. Debout, pourquoi ?
A) Pour suivre l’étoile : l’étoile, c’est la parole de Dieu. C’est elle qui doit guider notre vie. Elle doit nous précéder comme l’étoile précédait les mages et nous conduire là où Jésus nait aujourd’hui : chez le voisin peut-être. Ou peut-être chez cette personne que je n’aime pas assez. L’évangile le précise bien: « Quand ils virent l’étoile, [les mages] éprouvèrent une grande joie ». Le contact avec la Parole de Dieu, cette lumière de la vérité divine, doit éloigner le doute, la tristesse de notre vie. Un tel contact doit sans doute changer notre vie, notre existence.
B) Pour adorer le Seigneur : les mages entrèrent dans la maison. Il ne faut pas rester dehors. Il faut entrer dans l’intimité du Christ. Il nous faut tomber à genoux devant lui, nous prosterner devant lui, et non devant les idoles : l’argent, le pouvoir, certaines personnes, des richesses. Et puis ouvrir à Jésus nos cœurs comme les mages ont ouvert leurs coffrets. Enfin, offrir à Jésus ce qui nous tient à cœur : nos familles, nos études, notre travail, nos amitiés, nos projets, notre vie. Il les bénira.

Une telle expérience doit nous mener à la conversion. Comme les mages, ne retournons pas chez Hérode, au monde des ténèbres. Mais regagnons notre pays par un autre chemin, celui de la lumière du Christ. Cependant, la conversion n’est pas chose facile. C’est un don. C’est une grâce. Dans l’Eucharistie que nous allons recevoir au cours de cette célébration eucharistique, demandons au Christ, la grâce de la vraie conversion pour être héritier du royaume ces cieux manifesté dans la personne de Jésus de Nazareth, notre Sauveur et notre Dieu. Amen

Abbé Fidèle NSHIMIYIMANA

Paroisse NKANKA