Nous sommes au jeudi de la quatrième semaine de Carême. Quatorze jours nous séparent de Pâques. Cette montée vers le mystère pascal, nous la vivons dans l’épreuve du confinement suite à l’expansion de la pandémie à COVID-19 dans le monde entier et dans notre pays. Le monde est plongé dans un silence absolu ! Mais il ne faut pas que ce silence soit habité par le vide. Il faut qu’il soit habité par la présence de Dieu que nous implorons par la prière quotidienne et la méditation de la Parole de Dieu qui parle au cœur de chacun.
C’est ainsi que nous voulons vous proposer de nous arrêter aujourd’hui sur cette expression « l’heure de Jésus » que nous entendons dans l’Évangile du jour (Jn 7, 1-2.10.14.25-30). Nous le faisons en nous servant de la méditation faite autour de cette expression par Feu Mgr Jean Damascène BIMENYIMANA, Évêque de notre diocèse de 1997-2018. C’était en date du samedi 16/04/2011 à l’occasion d’une Récollection des prêtres, des religieux et des religieuses œuvrant dans le Diocèse de Cyangugu. Ce thème est tiré dans Jn 12, 20-28.
1) Quel est le sens de l’heure de Jésus ?
Le mot « heure » est employé 26 fois dans l’évangile de Jean. En général il désigne le plus souvent un temps particulièrement favorable dans lequel le salut s’accomplit.
La première fois qu’apparaît le terme “heure” c’est pendant les noces de Cana quand la mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). La réponse de Jésus fut la suivante : « Que me veux-tu femme ? Mon heure n’est pas encore arrivée » (Jn 2, 4). Dans ce texte, quelle est l’heure de Jésus ? L’heure du début de son ministère apostolique ? L’heure de sa mission ou l’heure de la fin ?
L’heure de Jésus, c’est l’heure de sa glorification sur la croix, c’est l’heure de sa mort. Quand Jésus dit à Marie sa mère : “Que me veux-tu ?” c’est comme s’il lui disait « Femme tu ne sais pas ce que tu demandes; tu demandes d’anticiper l’heure de ma tribulation, l’heure de ma mort, l’heure de ma glorification par la croix ».
Cette expression “l’heure de Jésus” apparaît une deuxième fois en Jn 7, 30 : « Ils cherchaient alors à le saisir mais personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue ». D’après ce passage, Jésus était en train d’enseigner dans le temple à l’occasion de la fête des tentes ; il parlait de son origine divine ; les juifs se sont scandalisés de son enseignement et ont voulu se saisir de lui mais personne n’a osé le faire, car son heure n’était pas encore venue ; cette heure dont il s’agit est l’heure de sa mort.
Au début du récit de la Dernière Cène, l’évangéliste Jean parle de cette heure de Jésus : « Avant la fête de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1).
Dans la prière sacerdotale, Jésus annonce son heure : « Ainsi parla Jésus, et levant les yeux au ciel, il dit : Père, l’heure est venue : glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie » (Jn 17, 1). Jésus, tout en étant serein a clairement conscience que l’heure fixée par le Père depuis toute éternité et qui doit réaliser la plénitude des temps est arrivée. Cette heure de Jésus, c’est l’heure de la joie pour les hommes, c’est l’heure de la mise à mort de Jésus.
L’heure de Jésus est l’heure du mystère pascal, le mystère de sa mort et de sa résurrection ; ce mystère est un mystère en deux temps : un mort qui engendre la vie, une croix qui nous apporte la résurrection, une pénombre qui nous communique la lumière. C’est le mystère de la glorification de Jésus.
« Voici venue l’heure où doit être glorifié le Fils de l’homme. En vérité, en vérité je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jn 12, 23-24). Pour Jésus, la glorification est déjà donnée dans la mort.
Quand le Seigneur fixe la croix dans ma vie, est-ce que j’ose dire au Seigneur « Merci Seigneur parce que c’est maintenant le moment où le grain de blé va porter beaucoup de fruits ? Merci Seigneur de me permettre de mourir et de ressusciter » ?
L’heure de Jésus est l’heure du mystère pascal, c’est l’heure de la mort et de la résurrection, c’est l’heure de la croix et de l’espérance, c’est l’heure de l’anéantissement et de l’exaltation. Saint Paul nous le fait bien comprendre dans sa lettre aux Philippiens : « Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit lui-même, prenant la condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix. Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de Jésus-Christ qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Ph 2, 6-11).
L’heure de Jésus est l’heure de son incarnation rédemptrice ; c’est l’heure de sa pauvreté externe ; c’est l’heure de son obéissance jusqu’à la mort sur une croix ; c’est l’heure du plus grand don de soi : « Nul n’a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13).
L’heure de Jésus est l’heure de la grande communion : le Christ qui meurt sur la croix a abattu le mur qui séparait les peuples. « C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine » (Eph 2, 14).
Cette heure de Jésus a coïncidé avec l’heure des ténèbres. Jésus le dira à ceux qui viennent l’arrêter dans le jardin : « Alors que chaque jour j’étais avec vous dans le Temple, vous n’avez pas porté la main sur moi. Mais c’est votre heure et le pouvoir des ténèbres » (Lc 22,53).
2) L’heure de Jésus est l’heure de la communication de l’Esprit
En Jn 19, 29-30, Saint Jean nous dit que Jésus inclina la tête et remit son esprit
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Durant la manifestation du grand jour de la clôture de la fête du temple, Jésus dit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi. De son sein couleront des fleuves d’eau vive » (Jn 7, 39). Jésus parlait de l’Esprit que devait recevoir ceux qui avaient cru en lui : car il n’y avait pas encore d’Esprit, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. Il fallait que l’humanité de Jésus soit anéantie pour que le parfum de l’Esprit qui habitait en lui soit répandu sur toute l’Église et soit communiqué au monde entier.
3) L’heure de Jésus est l’heure de la présence de Marie
L’Évangéliste Jean ne parle de Marie qu’à deux endroits : aux noces de Cana (Jn 2, 1-12) et quand Marie se trouvait au pied de la croix (Jn 19, 25-27). [Ce sont là] les deux moments de l’heure de Jésus : le moment où Jésus annonce son heure (« Femme, mon heure n’est pas encore arrivée ») et le moment où l’heure de Jésus est arrivée, le moment où près de la croix de Jésus se trouvait sa mère Marie. Dans les deux moments, Marie est forte et silencieuse. Cette présence de Marie à ces deux moments est une présence qui montre sa fidélité à son Fils, une présence qui accompagne, une présence qui contemple.
Durant cette semaine sainte, notre présence autour de Jésus doit être comme celle de Marie, une présence signe de notre fidélité, une présence qui accompagne Jésus, une présence qui contemple dans sa passion, sur la croix, à sa mort et au moment de sa résurrection.
4) La fidélité à notre heure
Quand Jésus annonce « Voici venue l’heure », il ressent de la crainte. Il le dit lui-même : « Maintenant mon âme est troublé. Et que dire ? Père, sauve-moi de cette heure ». Jésus ressent aussi de la joie pour cette heure : en fin de compte, il est venu au monde pour cette heure. Pour lui la plénitude des temps est arrivée. L’heure que le Père a fixée pour lui est là. Même si c’est une heure douloureuse, c’est une heure qu’il a désirée ardemment ; il doit la vivre avec une intensité sereine, avec joie. Il sait que c’est l’heure de la glorification du Père, de la réconciliation des hommes avec le Père et entre eux : c’est l’heure du salut. Le Christ ressent de la douleur et de la joie avant l’heure. Le Christ est fidèle à son heure.
Comme le Christ, nous devons être fidèles au plan de Dieu sur nous. C’est pour cette heure de croix et d’espérance que le Seigneur nous a mis à part dans le monde. C’est pour cette heure que le Seigneur nous a mis à part dans le monde. C’est pour cette heure que le Seigneur nous a appelés à la vie sacerdotale, à la vie consacrée. Nous devons essayer de découvrir notre heure à partir de la foi, à partir de l’Evangile. Nous devons aimer intensément et vivre généreusement cette heure. Nous devons écrire un chapitre dans notre histoire, personne ne va l’écrire pour nous
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Pour être fidèle à notre heure, il faut que nous mourions à nous-mêmes dans une attitude de don et de service généreux et joyeux ; il faut découvrir et savourer toujours la joie de notre identité sacerdotale, de notre identité de vie consacrée, à la suite radicale du Christ à travers les conseils évangéliques. Par conséquent, la fidélité à notre heure, c’est la fidélité à la pauvreté vécue dans l’authenticité, à une obéissance vécue avec maturité jusqu’à la mort comme Jésus, à la chasteté et à la virginité vécue avec joie, dans la plénitude de l’amour. La fidélité à notre heure, c’est la fidélité à notre vie consacrée.
5) Prions
Seigneur, Toi qui es un témoin fidèle, Toi qui fus fidèle à ton heure, et parce que tu fus fidèle à ton heure l’histoire changea.
Aide-nous à être fidèles,
fidèles à notre heure,
à la découvrir dans toute sa richesse,
à l’assumer avec ses risques.
Aide-nous à t’être fidèles,
toujours dans une exigence de contemplation,
de croix, de don généreux aux âmes. Aide-nous à être fidèles à ton Esprit. Amen ».